FFS & the derivatives

Mathilde Brun


FFS & THE DERIVATIVES


Liam Witter après avoir été entraineur d’escargot, guide touristique à Bratislava l’artiste délègue son travail à un enseignant de Hong Kong et fini par poser ses valises à Marseille.


Marseille avec sa sardine, son port, ses Calanques, ses pêcheurs, ses habitants et surtout ses clichés. L’artiste Liam Witter continue à travers cette ville à explorer socialement et géographiquement ce qui l’entoure à sa manière. Tout comme avec le projet « FFS & THE DERIVATIVES » pensé collectivement avec l’artiste Dan Walwin.


Tous les deux originaires d’Angleterre, l’un de passage et l’autre installé à Marseille, un échange se crée sur l’histoire du port de Marseille : « C’est la Sardine qui a bouché le port de Marseille ». Pour arpenter et s’approprier cette expression, Liam Witter décide d’inviter et de partir sur les traces du peintre Jean Baptiste Olive (1848-1936), artiste marseillais. Il s’arrête sur un de ses tableaux « Sardine bouchant le port ».


Habitué dans son travail à utiliser son corps comme outil, ses interventions passent par des actions dites invisibles. Pour ce projet, il part avec ses tubes de peinture et pinceaux à la recherche des paysages peints par Jean Baptiste Olive. Il en ressort avec une série de peintures à l’huile format carte postale. Le choix de cette action est sans doute parodique et peut soulever la question de la peinture amateure. Dans le cadre du projet exposé « FFS & THE DERIVATIVES », les peintures sont fixées sur un panneau de bois, comme un présentoir pour un stand. C’est la seule trace de ces actions. Sur la face opposée du présentoir, on y trouve une collection de leurres confectionnée par l’artiste avec les déchets trouver sur les plages. Il aime se leurrer et leurrer à travers ses actions, comme partir sur les plages accompagnés de ses « antiappâts » à la rencontre des poissons


. Il veut amuser les poissons. Entre jeux de mots, clichés, dérisions et même auto-dérisions, l’artiste s’amuse des situations, entre le bateau prénommé Sartine et le poisson la Sardine, entre pêche et pêche, pêcheur et pêcheur. Il les appelle des leurres : « Oui, les pêcheurs sont des pécheurs ».


( Another collection of lures linked to the french; un Pêche, la Péche, Pécheur = Peach, Fishing, fisherman/Sinner. Yep fisherman are sinners! )


Liam Witter nous restitue ses expériences à travers une installation composée des différents objets confectionnés, peints et utilisés lors de ces différentes actions. A travers ce projet, il cherche à produire un dialogue entre ses expériences et une histoire du territoire où il se situe.


Son travail met à jour des problématiques sur la notion de restitution, de mise en scène des actions non documentées. Comment les matérialiser, à un temps donné comme celui du temps l’exposition? « FFS & THE DERIVATIVES » à travers l’installation est une première réponse donnée.


Mathilde Brun